mardi 7 juin 2011

Bye Bye Koh Phangan

Jeudi 19 mai
C'est notre dernier jour sur l'île, donc nous profitons au maximum de cette journée. Nous ne sommes pas tristes de partir parce que beaucoup de nos nouveaux amis partent eux aussi demain pour Koh Tao, comme nous. Nous nous réveillons tôt, pour profiter aussi au maximum du petit-déjeuner, Miam, puis pour profiter de la piscine puisque l'eau de la mer est définitivement trop chaude. Nous nous installons confortablement sur les transats, chacune notre livre à la main, mais finalement nous préférons regarder les gens dans l'eau plutôt que de lire notre livre. Deux filles et deux garçons discutent. Ils parlent tantôt hébreu, tantôt anglais. Mais ils viennent d'où ? On ne comprend pas très bien. Est-ce qu'ils se connaissent entre eux ? On discute discrètement de toutes les possibilités quand une des filles se retournent vers nous et nous demande en hébreu aten israeli ? (vous êtes israéliennes ?) On leur répond que non, en hébreu, elles sont étonnées, donc on leur explique la situation. On est françaises, mais on parle un peu hébreu parce qu'on a de la famille en Israël, et qu'on y va souvent. Une des filles à côté de nous sur un transat se retourne et nous demande, Ah vous êtes françaises ?!, donc on commence à sympathiser avec elle, elle vient de Montréal, donc parle français et anglais, et parle aussi l'hébreu, comme ses amis dans la piscine qu'elle a appris à l'école. Meet Maggie. Dans l'eau Emman, et Jon, et sur un transat plus loin, son copain Lior. On discute surtout avec Maggie et Emman qui est sorti de l'eau pour l'occasion. Ils sont en thailande depuis un peu plus d'une semaine si je me souviens bien et partent, comme nous demain pour Koh Tao. Et comme nous, ils n'ont réservé ni le bateau ni un hôtel/guesthouse sur place.

Et si on faisait un bout du voyage ensemble ?! Deux des canadiens veulent faire de la plongée, les deux autres, non, donc je resterai avec eux, quand Alicia sera dans les fonds marins. Cool, ils sont comme nous, sympas, aventuriers et friendly. Au bout d'une heure, j'ai l'impression de les connaître depuis toujours. On part en mission acheter des billets de bateau dans une agence de voyage et choisir par la même occasion l'hôtel où nous irons. Après visionnage des deux sites internet, nous optons pour le Ban's Resort. Lior nous dit qu'il s'occupe de tout réserver, il nous donne rendez-vous le lendemain à midi à la réception, les autres nous proposent éventuellement de sortir le soir, mais comme nous sommes tous crevés de la veille, ce n'est pas sûr que nous les retrouvions. 

Il est 18 heures et nous voulons une dernière fois profiter de la mer de Koh Phangan. Direction le bout du ponton. Une quinzaine de personnes y est déjà. Alicia et moi réussissons à trouver un petit coin, un paréo est sur le sol, on s'enroule dans nos serviettes, et nous nous endormons, bercées par les vagues, enveloppées par le vent. Je me réveille, Alicia sommeille encore, il fait presque noir, le ponton s'est vidé de toute son agitation et il n'y a plus qu'un jeune homme qui fait du yoga. C'est magique. Ses mouvements, du cheveu le plus fin à l'ongle d'orteil le plus épais, se détachent dans le fond, bleu marine. Ciel et mer ne font plus qu'un, et le jeune homme donne de l'impulsion au décor quasiment statique. Moi aussi je veux onduler avec mes bras et jambes. Le mec est dos à moi, Alicia est ailleurs, je commence à l'imiter. Il se retourne, me sourit. Sexy, le petit. Attendez là ! Je nous arrête une minute. Y avait pas un certain Dor dans le paysage ? 


Je rembobine un petit peu. Quand nous nous sommes quittés au petit matin, il m'a dit, sachant que je pars le lendemain, I'll come to see you during the day at Cocohut. Sauf, que j'ai pas passé la journée au Cocohut, ou du moins pas très concentrée sur les alentours, et que nous ne nous sommes toujours pas échangés les numéros. Là, vous avez envie de me dire Non mais Clara c'est pas sérieux, vous le faites exprès ? Une fois, c'est marrant, pas deux ! Je pourrais vous répondre que c'est dû à notre personnalité, spontanée, qui est de vivre au jour le jour, et qui est de ne pas se soucier du lendemain. Mais vous avez raison, personnalité ou pas personnalité, ce n'est pas sérieux. Je suis dans la chambre et je pense à lui. Ca y est, je vais partir, on ne va pas se revoir. C'est triste, surtout après la folle nuit passée rien que tous les deux. Non je ne veux pas. Je commence à écrire des choses pathétiques sur les pages blanches d'un livre (les pages du début et de la fin). Si jamais je retrouve le livre, vous aurez droit à mes gamineries. J'ai essayé de chercher le livre, mais en soulevant un tas d'habits par terre (une montagne d'habits quoi !), une souris en est sortie. Du coup, j'ai un peu peur là tout de suite. On va attendre que ça passe.  Bref donc je suis mal, je veux le revoir, je dis à Alicia Passe moi le portable thaï, j'appelle Avi, il doit avoir son numéro, Alicia essaye de m'en dissuader, elle pense que si on doit se voir, c'est lui qui doit m'appeler, je lui rétorque Et puis quoi encore ? Si je veux le voir, je le vois, et puis s'il veut pas, il peut me dire non ! J'ai pas le temps de concocter des stratégies à la sauce parisienne. On est en vacances, on est liiiiibres. Rassurez-vous, ce n'est pas du tout mon style de concocter des stratégies à Paris, et je me sens tout le temps libre, vacances ou pas vacances. 


Bref donc je compose le numéro d'Avi, et au son de ma voix, il comprend l'objet de ma requête, avant que j'aie pu lui demander quoi que ce soit. You want Avi's number ?, dit-il de sa voix grave et avec son accent israélien, By the way, if you see him tonight, tell Alicia that we are all in the room of Gal if she wanna come. Bon, ok Alicia a un plan, et moi je ne suis même pas sûre d'en avoir un. Je suis contente, au moins, je ne me sentirai pas coupable de la laisser seule. Aparemment elle est contente de trainer et regarder un film avec eux. J'appelle Dor, il me dit qu'il va se faire faire un massage thaï (Oulà) et qu'il vient me chercher dés qu'il a fini. Hi hi hi hi hi. Là je saute, je danse, je chante, j'exprime ma joie quoi ! En attendant qu'il arrive, pas de panique, moi aussi je traîne, descend à ce que l'on peut appeler le lobby, c'est-à-dire le restaurant où sont installés les tables basses et petits coussins à même le sol, où une vingtaine de personnes, regardent, allongées par terre La vengeance dans la peau,  je vais allez me détendre avec eux, ça va me faire du bien. En fait, je ne tiens pas en place, au bout de 20 minutes, je remonte à la chambre, et me remets à écrire des débilités dans mon livre. Je suis dérangée par la sonnerie du portable. Mon amour ! (J'ai vraiment des soucis, considérez-moi comme tarée). N'empêche que c'est la traduction de My Love, et qu'on s'appelait tous les deux My Love (Bon considérez nous comme deux tarés).


Il m'attend en bas de la chambre. Sur son scooter. Sans casque évidemment. Et pas de casque pour moi non plus. La base, en Thailande. Cela ne me surprend pas. Qu'il est beau, avec son t-shirt blanc Adidas qui tombe parfaitement bien sur un bermuda en jean. Je n'ai d'yeux que pour lui. En même temps y a personne autour de nous. Je monte sur le scooter, m'accroche à lui, met mon visage à côté du sien, et profite du moment présent. Nous arrivons sur la plage d'Haad Rin, celle que nous avons délaissée la veille si bruyante et qui, aujourd'hui n'est plus peuplée que de quelques zigotos, ayant perdu toute notion du temps, qui dansent en fluo sur les quelques tables restantes. On prend une bière, Singha Power, on danse un peu, rien que toi, que toi et moi (hi hi), on se promène, on s'assied, on discute, on s'embrasse, on remarche, on se rassied, on se réembrasse. Belle soirée. Belle soirée d'amour et de bière fraîche. Viens le moment crucial. Celui de notre futur (la meuf qui s'ambiance toute seule : Non mais qui dit loin des yeux, ne dit pas loin du coeur !). Toute façon, il m'a cerné, et sait que j'en suis à un stade d'amusement, tout comme lui. On s'entend bien, y a un bon Feeling, mais pas de quoi en faire tout un plat (Oui, seulement trois énormes articles sur mon blog). En plus, on se reverra peut-être à Koh Tao, s'il arrive avant que je quitte la Thailande. I don't like facebook, but as I do like you, we need to keep in touch, I think we can make something good together. I Will travel during 4 monthes, but afterwards, maybe we'll meet, in Paris, Tel-Aviv, or London (ndlr : il a travaillé pendant trois ans à Londres, juste avant de faire ce voyage). On s'est pas échangés les numéros pendant ces trois jours, mais au moins on a pris conscience que si on voulait se revoir dans le futur, il fallait agir. 


Ma grand-mère après-coup, quand je lui ai raconté que j'avais rencontré un israélien Tu as rencontré quelqu'un de bien là bas ? Si seulement ce voyage pouvait servir à quelque chose... (ma grand-mère était totalement contre l'idée de ce voyage : Deux filles, toutes seules, mais qu'est-ce que vous allez foutre là bas ? !, ça c'était deux heures avant de prendre l'avion !) Alors, vous avez échangé vos coordonnées, adresses, numéro de téléphone, il vient quand à Paris, je le rencontre quand ? On organise quand un shabat ? ! (Elle n'a pas posé la dernière interrogation mais je suis sûre qu'elle l'a pensée). Non, Mamie, c'était un summer flirt. Peut-être qu'on se reverra, peut-être qu'on ne se reverra pas. 


Avant que l'on ne se quitte définitivement, après notre superbe soirée sur la plage d'Haad Rin, un dernier passage sur la plage du Cocohut, là où tout a commencé, notre rencontre, notre premier bisou, et là où aura lieu notre dernière étreinte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire