jeudi 28 juillet 2011

Pi - Darren Aronofsky

Si vous connaissez un minimum les réalisations de Darren Aronofsky (Requiem for a dream, Black Swan), vous avez dû noter que ce réalisateur se plait à explorer les affres de l'Addiction, de la Passion. Et c'est ce qu'il a choisi de filmer pour son premier long métrage, à travers les recherches effrénées de Max Cohen, un jeune mathématicien brillant traquant une suite de chiffres qui résoudrait tous les mystères du monde.

Concrètement, dans le réel de l'histoire, il ne se passe pas grand chose. Tout d'abord parce que le mec est enfermé dans ses recherches. Il est seul, ne veut voir personne pour ne pas être dérangé malgré les tentatives de ses voisins, petits ou grands. La seule relation qu'il entretien est avec son mentor qui tente de le mettre en garde contre sa traque de la formule magique. Et même si des juifs religieux et une femme d'affaires liée au business de Wall Street essayent de l'approcher en espérant tirer quelque chose de son génie, il reste seul, barricadé avec ses trois verrous, dans son minuscule appartement.

Le film se partage donc entre essais mathématiques et rares contacts avec l'extérieur. Mais ce qui vient appuyer toute l'histoire, est ce qui se passe en son for intérieur, dans sa tête. Chaque jour, à chaque découverte, à chaque essai raté, l'obsession devient plus forte. Elle se transforme en de futiles mais tenaces migraines qui pourraient entraver sa quête. Son quotidien ne s'en trouve pas épargné : il prend des allures fantastiques, où hallucinations et crises de folie ont définitivement leur place. La tension est à son comble.

En noir et blanc, et tourné en 16 mm, ce film nous place au coeur d'un système mathématique, en nous sollicitant, à travers des équations algébriques et métaphysiques, à le résoudre. Mais nous nous apercevrons bien vite qu'il n'y a pas d'issue.

lundi 25 juillet 2011

Take Me Home Tonight

Mardi soir, aux alentours de minuit, alors qu'il pleut des cordes dehors. Pas de plans de sortie prévus à part se coucher, puisque Margot et Pierre bossent le lendemain. "C'est affreux, j'ai trop envie de sortir" dixit Pierre. Margot surrenchérit :"Ouais ça m'a donné envie d'aller à une soirée". "T'as pas des plans Clara, t'as toujours des plans !"
Une soudaine envie de sortir. Une envie de sortir que nous devons uniquement au visionnage du film Take Me Home Tonight. 

Un film découvert sur les plateformes de téléchargement que j'ai choisi de partager avec mes colocs. Un film dont l'affiche aux couleurs vives et au ton léger m'a tout de suite attiré. Un film qui dure le temps d'une soirée, mais qui raconte bien plus qu'une soirée. Un film qui nous parle, nous vingtenaires, en proie à certains doutes. Un film avec des personnages normaux, qui nous ressemblent. Un film qui se passe dans les années 80 mais qui traite de sujets universels.



Dés la première scène, on rencontre trois des quatre personnages principaux :  
- Matt Franklin, jeune diplômé du M.I.T. qui ne sait plus trop où il en est dans sa vie, et qui travaille dans un magasin de DVDs en attendant de savoir, 
- Wendy Franklin, sa soeur jumelle, avec qui il est très complice, s'apprête à s'engager dans une relation dont elle n'est pas du tout sûre
- Barry Nathan, son meilleur ami déjanté, qui vient de se faire virer et donc prêt à tout ! 

Et on rencontrera dans la scène suivante,Tori Frederking, amour secret de jeunesse de Matt Franklin, qui revient dans sa ville natale.

Je ne vous en dit pas plus !

A noter : Une bande son très eighties avec des artistes comme Duran Duran, Kim Carnes,The Buggles, Motley Crue.

Une des meilleures comédies/comédies romantiques post-ado des dix dernières années !

mardi 19 juillet 2011

Notre sport préféré

Bien mieux que le pole dance, le footing, le shopping, la drague, la danse en soirée, les abdos-fessiers, le hoola-hoop, la sieste,  je vous présente aujourd'hui le sport préféré de toute parisienne qui s'assume : La texto-marche.

Alors là tout de suite, vous vous dites : Mais de quoi elle parle ? 

Comme son nom l'indique, la texto-marche désigne le fait de marcher en pleine rue tout en textotant sur son téléphone. La texto-marche combine plusieurs facultés physiques et mentales puisqu'elle exige une concentration totale de l'esprit aussi forte que celle du corps. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous devons concilier pas et mouvement de pianotages très rapides (oui, nous sommes des businesswomen confirmées qui "courons" à droite à gauche) sur le clavier. Le mouvement et le rythme des doigts doivent prendre le pas sur ceux des jambes. C'est comme de la mécanique : tous les rouages doivent bien être ancrés l'un dans l'autre. 

Si la texto-marche se réduisait à ce faible descriptif, la vie serait facile pour nous. Mais il manque un rouage essentiel. A chaque fois que nous pratiquons la texto-marche, nous risquons notre vie (nous risquons donc notre vie plusieurs fois par jour). En effet, nos yeux ne regardent plus autour de nous car ils sont fixés sur l'écran de notre téléphone. Le but de ce sport est de continuer à marcher, les yeux fixés sur l'écran, les doigts pianotant sur le clavier, sans se faire arrêter (ou se faire écraser) par quelque obstacle urbain : voiture de flics, jeune à vélo, bébé dans poussette, poteau en travers du trottoir, réverbère mal placé, mec en rollers, mamie en caddie, voleur de mamie en caddie, chien à sa mémé, vitrine de magasin en faillite, camion-poubelles, fontaine, cactus, etc. 

Vous voulez commencer ? Vous voulez pratiquer ? - Mini manuel de la texto-marche
On commence par des textos courts, sur des distances courtes avec peu d'obstacles, et d'un pas relativement lent. Au fil des jours accélérez le pas, allongez les distances ainsi que les textos. Trouvez des bons sujets de conversation bien prise-de-tête qui demandent beaucoup d'échanges de réflexions et théories, donc vous aurez l'occasion d'envoyer une multitude de messages à votre interlocuteur. Trouvez une rue où il y a beaucoup de passage, assez étroite, un peu d'embouteillages mais pas trop (parce que si les voitures sont à l'arrêt ce n'est pas drôle), et avec des commerces ouverts. Et bien sûr, on n'oublie pas les talons !