mardi 28 septembre 2010

"We don't need tickets...because I'm Chuck Bass"


Voici la phrase la plus vue sur les pseudos facebook des fans de Gossip Girl.
Si on devait retenir une seule phrase sur le dernier épisode de la série, ce serait celle-ci. Evidemment, ça n’a pas loupé. Cette phrase confirme la personnalité de Chuck dans toute sa splendeur. Elle ne nous étonne pas puisque, depuis la première saison, ce personnage justifie tous ses faits et gestes par le mythique: « Because I’m Chuck Bass ».
Chuck Bass, c’est LE personnage de la série Gossip Girl. Il fait l’unanimité auprès de tous. Il fait chavirer le cœur de toutes les filles, qui s’identifient à Blair ; tandis que les garçons admirent ce personnage sûr de lui et sans scrupules.
On aurait énormément de raisons de le détester.
Ce gamin se prend pour un adulte, avec ses soit disantes responsabilités financières, ses chauffeurs et ses détectives privés qu’il paye une fortune pour la moindre histoire.
Ce gamin vit, à lui seul, avec l’héritage de son père.
Ce gamin organise des soirées décadentes.
Ce gamin est prêt à tout pour mettre les filles dans son lit.
A première vue, Chuck est celui qu’on déteste, qu’on aimerait voir disparaître. Puis c’est la pitié qui prend le dessus. Chuck est seul : un père qui n’est pas à l’écoute, une mère absente, une famille recomposée. A travers les histoires de famille, Chuck apparaît surtout comme un enfant perdu, qui essaye de chercher ses repères dans le business de son père.
Et petit à petit, il réussit à nous apprivoiser. Chuck Bass a un cœur. Chuck Bass ressent. Et nous, on fond. Chuck Bass peut agir le moins légalement et éthiquement possible, mais quand il s’agit d’amour, on craque.
Parce que Chuck Bass n’est pas LE bad-boy comme on en trouve dans toutes les séries et films. Je parle du mec macho, qui vient de quartiers difficile, dont l'enfance a été dramatique, et malgré sa bande de copains délinquants, réussit à tomber amoureux de la jolie fille. Il ne ressemble pas au bad-boy classique.
Non. Chuck Bass, c’est le Bad-Boy version luxe. Son rythme de vie est décadent et malsain. En fait, sa manière de vivre est tellement exagérée et impensable, qu’on finit par y croire, et même par y prendre goût. Nous sommes tellement habitués à cette opulence que lorsque la romance s’en mêle, il est impossible de nous en détacher. Nous espérons le croiser sur notre route. Nous en rêvons la nuit.
Parce qu'il est un anti-héros, un héros tragique, à la Shakespeare. Parce qu'il est froid, cynique, arrogant mais aussi ténébreux. Because He's Chuck Bass.

jeudi 2 septembre 2010

Frayeur d'un soir

Clara et Mathilde en train de dîner. Barcelone, sur Las Ramblas. En face de nous, une bonne salade au thon que el Padre, notre papa adoptif de la soirée, vient de nous servir prestement et avec paternité et amour.

Soudain, je tique : "Il y a un mec bizarre derrière toi". Mathilde n'a même pas besoin de se retourner qu'elle sent une présence qui rôde. Puis, un pantalon beige. Un polo noir. Pervers ou tueur? Riverain innocent ou étranger angoissant? Le doute se dissipe vite. En effet, un regard lourd pèse sur notre conversation légère. Un type grisonnant traîne délibérément à côté du kiosque, à deux mètres de notre table. Il allume une cigarette, ne fait pas mine de partir et nous regarde. Nous sommes de moins en moins concentrées sur la conversation. Nous échangeons des murmures inquiets : "Il a quoi dans sa poche? Un couteau? Un flingue?"
On commence à y croire. Il va nous tuer.On pense à se munir de nos couverts en cas d'agression mais les couteaux ont le bout rond. On n'a rien; on est vulnérables. Le mec est tout près. On pense même à mettre une chaise à côté de nous pour le faire fuir.

La tension monte. Les estomacs se serrent autour de cette si bonne salade mediterrannéenne. Le type passe à deux reprises devant nous. "Ca bouge grave dans sa poche! Mais il se touche là?!"

Un instant de battement. Pensées bloquées.

Mathilde bondit de sa chaise et se poste devant lui. L'adrénaline est montée, il faut réagir. Le mec a un regard qui sent la violence, à la fois morveux et défiant. On le dérange dans sa jouissance de salopard. Mathilde est prête à tout, même à se battre. "Voy a llamar a la policia" dit-elle à voix basse. Le mec la regarde par en dessous, l'oeil insolent. Le gigotement à l'intérieur de la poche ralentit mais ne s'arrête pas. Il ne cède pas, ne recule pas. Mathilde enfonce la porte qu'elle vient d'ouvrir. Elle hausse le ton et y met la force qu'elle aurait voulu mettre à frapper le type :"VOY A LLAMAR A LA POLICIA SI NO TE VAS". Je ris nerveusement. Ma soeur est drôle. Mathilde tourne les talons en assurant avec applomb au mec qu'elle va maintenant appeler les flics. La voyant aller chercher du renfort, (el Padre), le branleur à la sauvette fait lentement demi-tour et s'éloigne sans se presser. Finalement, le bon padre hèle une voiture de police et leur rapporte les faits.

Notre pétrisseur de churros pourra-t-il finir la soirée en pratiquant son hobby préféré ou devra-t-il se rendre, la queue basse?

En tous cas, on espère qu'il aura mal aux chouquettes.