lundi 23 mai 2011

Retour a Chiang Mai

L'état de notre chambre après le trek
Nous resterons une nuit  de plus a Chiang Mai pour nousreposer avant une grosse journee de voyage. Meme si c'est toujours sympa de traverser le pays, a pied, a cheval ou a velo. On se repose un peu a la C.C teak House, petit jus de pasteque, degustation de fruit exotique inconnu offert par le tenant de la guesthouse, mais on ne traine pas trop puisqu on doit retrouver nos buddies du trek au Chiang Mai Saloon. Dehors dans la nuit, zero tuk-tuk. C'est la meilleure, quand on en veut pas, on se fait rabattre et klaxonner, quand on en veut un, on n en trouve pas. On doit marcher 10 bonnes minutes, enorme pour la thailande, avant que l'on en trouve un vide. Quand nous arrivons, personne dans le bar. Bizarre bizarre. Ok, nous sommes un peu en retard (une toute petite petite heure) mais, c'est impossible que tout le monde se soit endormi et ait lache l'affaire. On demande s'il n'y a pas un autre Chiang Mai Saloon a Chiang Mai. Si! nous repond le serveur. Du coup on est tout ede suiteplus rassurees avec Alicia, on trouvait que c'etait beaucoup trop simple d'arriver comme des fleurs avec une heure de retard. On arrive finalement a bon port et deux chises nous attendent autour de la grande table ou une dizaines de bieres ont deja ete videes. Alicia est en pleine discussion avec les allemands, et les autres sont un peu loin de moi. Tiens, qui sont ces mecs pas mal a l autre bout de la piece, qui, en plus jouent au billard ? Sexy ! Tiens, et si j'allais faire un tour. Je fais mine de me diriger vers les toilettes, juste a cote du billard, puis en chemin m'installe naturellement avec eux.On discute, on sympathise, je les aime bien ces petits hollandais. Ils me proposent de les suivre en boite (admirez la technique), mais la fatigue est en train de m assommer, et puis Alicia ne partage pas le meme avis que moi les concernant. Je prends tout de meme le soin de recuperer un nom complet pour un facebook, juste au cas ou.

Le lendemain, journee zen. Massage thai par des aveugles, courses, et achat du billet d'avion pour le jour suivant, jour ou nous allons a koh phangan...

Let's trek - Suite et fin

2e jour de trek
Aujourdhui, deux chemins possibles pour se rentre aux cascades. An esay one, a tough one. Pour ma part, pas d'hesitation, ce sera le easy one. Alicia aussi puisque ce matin elle est un peu fatiguee. Nous delaissons notre groupe et notre guide pour marcher avec deux taiwannaises de trente ans et leur guuide, un thailandais grand et degingande qui ne parle pas un mot d'anglais. A son attitude, on dirait qu il est ne pour marcher dans la foret. Il a l'air plus proche de la nature que des hommes. Il n'est pas mechant, car il me donne la main quand j'ai peur....pour eviter que je tombe. Heureusement qu on a paris le easy way, parce que deja qu il est casse gueule, on m aurait retrouve en miettes si j avais pris le tough way. Au bout d' une heure de marche, nous arrivons a la premire cascade. Magnifique. L'eau tombe depuis quatre metres de haut environ et finit sa chute dans un espace rond ou nous pouvons peut-etre nous baigner. Le temps que les mecs de notre groupe arrivent (les anglaises ont abandonne), Alicia et moi evaluons la gravite de la situation. Baignade possible ou non ? Bon on a qu a commencer par se tremper les pieds dans la riviere, on verra bien. Il y a pas mal de courant quand meme...Et si on allait par la ? Un enorme tronc d arbre se tient horizontalement en hauteur, a plus d un metre du sol, sur les gros rochers, a seulement deux ou trois metres de la cascade. On grimpe dessus et assises avec les taiwannaises nous nous prenons tous les eclaboussements de la cascade. De l'adrenaline bien fraiche !

Quand les mecs arrivent, apres leur tough way au cours duquel plusieurs sont tombes, ils ne peuvent pas resister a toute cette eau qui a l air de les avoir attendus pendant de si longues annees. Ils ont froles la mort une premiere fois, autant qu'ils profitent des bonnes choses de la vie en la frolant une seconde fois. (Mamie, si Pierre te lit mon blog, sache que ce n'est pas vrai, personne n'a frole la mort pendant ce trek, c'est juste un effet de style, pour donner de la texture a mon recit !). Moi aussi je veux profiter! Let's go ! Je n'ai qu ' a plonger du haut de mon tronc d arbre me defoncer les pieds sur les cailloux et le tour est joue. Oh my Boudha ! So good ! Tellement bon ! Je revis. J ai failli mourir, et je revis, la vie est geniale.

Apres cette grosse douche nous redonnant des forces a tous, un dejeuner pour bien nous alourdir et nous fatiguer. La vie n'est pas si geniale parfois. Chacun part donc se reposer dans un endroit qui lui parait le mieux approprie. Certains retournent se baigner et Alicia et moi trouvons un rocher, un pour chacune, ou nous pouvons nous allonger entierement, s'endormir entierement, et rever entierement. Heureusement le 2e endroit ou nous passons la nuit n'est pas tres loin, et que sur le chemin une deuxieme cascade nous attend. Moins spectaculaire, mais toute aussi bonne apres la marche. Pour notre derniere nuit nous nous arretons dans la foret, au bord d'une riviere. J aime bien cette ambiance zen ou le bruit de l'eau nous berce. Au programme du soir : pas de village, pas de guitare, pas d'ambiance familiale. C'est ambiance cool avec feu de bois, whisky coca et bieres! Non Papa Maman, je n'ai rien bu, j'ai ete tres sage! Ca y est je veux rester ici toute la vie, posee sur un petit rocher au bord de l'eau en reflechissant au sens de la vie et me demander si Dieu existe.

Le lendemain, excursion pour aller faire du rafting. Quand nous arrivons au site, nous nous mettons en maillot de bain, enlevons nos chaussures, et ecoutons sagement les differentes consignes de securite, notre gilet de sauvetage sur le dos, et casque sur la tete. You have to put your feet here, because you can fall... If you fall you have to put your head like that because of the rocks inside the water...Nan, mais on va descendre quoi la ? Je commence m inquieter, surtout que j ai remarque qu en Thailande les regles de securite sont beaucoup plus basses que n'importe ou ailleurs. Je suis en train de me faire un film ca y est. Je nous vois descendre des cascades, le bateau du rafting tombant plus vite que nous, nous en l'air, tandis que mon coeur remonte jusqu'a ce qu il sorte de moi ! Alicia en rajoute une couche lorsque je lui pose la question "Mais on va faire quoi ?". C'est pas une promenade sur la riviere, c'est plus comme une attraction, avec des loopings, de la vitesse et tout ce qui va avec. Nan mais ils veulent ma mort ????!

Ma decision est prise, je ne ferai pas le rafting! Jimmy est etonne de ma reaction, mais est accepte ma decision, j'irai donc rejoindre les autres en voiture ! Cooool, back to civilisation. Enfin on est toujours dans la foret, et je suis avec un thailandais et une thailandaise qui s arretent toutes les deux minutes sur ce qu'on peut appeler une route, pour cueillir des herbes. Seule civilisation : la voix stridente qui sort de la radio pour emettre des paroles dont je ne comprends pas un mot. Au bout de 10 minutes de route, les deux thailandais m'abandonnent sur le bord du fleuve, me faisant comprendre que les deux canoes viendront me recuperer pour le rafting bambou. Mmhhhh c'est pas dangereux ca? Bambou, ca sonne comme Bambi, donc je me dis que ca doit aller. Effectivement ca ca completement. L'espace de 5 minutes, je me sens comme depaysee, essayant meme de faire avancer cette sorte de radeau, mais apparemment cela necessite une force que je n'ai apparemment pas! La suite vous la connaissez, on dejeune a l arrivee ou nous rencontrons d autres groupes, je joue au ping pong pour me consoler de la balade en rafting qui n etait pas si dangereuse qu elle en avait l air, et nous profitons du temps qu il nous reste pour aller s'amuser comme des gamins de 8 ans en sautant sur le long pont en planches de bois surplombant le fleuve. Tombera, tombera pas le pont ?

Quelques minutes pour prendre des dernieres photos de notre groupe, et un songthaew est deja la pour nous ramener a nos guesthouses respectives. Des au-revoirs, mais pas de larmes, ni de promesses style 'on-se-reverra-quand-tu-viendras-en-France. Je vous l'ai dit. Cool la vie.

samedi 21 mai 2011

Let's trek - Premiere nuit dans la montagne

Nous passerons donc la nuit dans ce village, qui est plus un groupement de quelques maisons qu' un village avec ses habitations, ses rues et ses commerces. Nous avons une cabane pour tout le groupe, les 10 jeunes, une piece ou sont installes 10 matelas a meme le sol, une couverture et une moustiquaire, puis une autre piece pour diner. Mais avant de diner, une douche s'impose : "No shower, no dinner" comme sait si bien le dire notre guide Jimmy. Pour se rendre aux douches et toilettes, il faut emprunter avec precaution un chemin en pente avec des bosses, qui de plus est boueux et glissant a cause de la pluie. On peut s'accrocher aux rembardes en bois pas tres stables pour s'aider.

Ce que j'aime ici, c'est que nous dormons chez l'habitant, et meme si nous ne sommes la que pour une nuit, j'ai un peu l'impression de faire partie de la vie de ce village, l'espace d'une nuit. On peut partager tant de choses en une nuit. Dans ce village, tout le monde se connait (C'est normal, il doit y avoir une cinquantaine de personnes maximum y habitant). Tous les enfants jouent ensemble. Sont-ils de la meme famille ou sont-ils justes amis ? On se demande aussi qui est la mere de qui, qui est le pere de qui, qui est le frere de qui, qui partage les memes genes que qui. On dirait que l'on est dans une grande famille avec le patriarche et la matriarche controlant les entrees et venues, et dirigeant la vie du village.

Lorsque je sors de ma douche, je ne trouve pas Alicia. Elle a du sortir prendre des photos puisque son appareil photo n'est pas sur son matelas. Elle n'a pas froid dehors ? J'ai besoin de quelque chose de plus reconfortant. Je m'allonge sur mon lit pour me reposer un peu avant le diner, quand soudain j'entends des notes de musique et des paroles qui me sont famiolieres : Maybe...You gonna be the one that saves me...And after all...You're my wonderwall...Je cours vers la musique pour voir ce qui se passe, et je decouvre Jimmy notre guide dans un autre des cabanons, preparant le curry du soir, torse nu sous son tablier, avec une des vieilles femmes du village. Le feu sur lequel il fait cuire les aliments me rechauffe. La musique me reconforte. Je demande s'ils ont besoin d'aide. J aimerais participer a ce moment, ne pas etre une simple spectatrice. Ca tombe bien, ils ont besoin de quelqu'un pour leur passer les plats. Aucune competence est necessaire pour se genre de tache, mais ca me plait de preparer le diner en chantant a tue-tete sur du Oasis, coincee entre la vieille femme et Jimmy, dans une maison perdue dans la montagne. On a un peu le temps de discuter et les anglais arrivent sentant l'atmosphere chaleureuse dans ce minuscule cabanon.

Le diner est pret et ainsi nous degustons un curry vert assis sur des coussins par terre, eclaires par des petites bougies. A partir de ce moment, je ne suis plus dans la conversation. Mon corps est bien la, mais mes pensees sont ailleurs. En effet, j'essaye de sentir d'ou viennent les quelques sons de guitare que j'entends depuis 10 minutes. Cette guitare m'intrigue. Elle me rappelle les ambiances de Paris. Mais qui est en train de jouer de la guitare ici ? Alicia me dit qu 'il y a un autre groupe un peu plus loin qui joue de la guitare. Ca y est j ai envie d aller les rejoindre, de me sentir dans une atmosphere qui me rapproche de mon quotidie. J'ai envie de suivre le son, comme alienee par les notes. Mais la nuit est noire, il pleut et il fait froid. J'abandonne tout espoir quand Jimmy arrive accompagne d un de ses potes qui a une guitare avec lui. Qui sait jouer de la guitare ? demande-t-il. J attends de voir si des mains se levent mais personne n y repond. Aparemment je suis la seule a savoir quelaues trucs. Je saisis la guitare et commence a jouer mon tube, evidemment Talk about a revolution de Tracy Chapman. Ca y est je revis. Je ne suis pas du tout une pro, mais une petite amatrice qui sait jouer quelques chansons. Ce qui est bien c'est que au lieu des habituelles titilleries de mes amis, c'est un applaudissement de tonnerre que je recois a la fin de mon live show. A moins que ce soit le tonnerre de l'orage ? Non pas du tout.

Toute facon les enfants du village viennent d'arriver dans notre cabane pour nous faire un petit spectacle. Habilles en tenues colorees traditionnelles, ils se mettent a nous chanter des chansons traditionnelles et meme un petit Frere Jacques auquel je me joins. J'adore, il pourraient rester a chanter des chansons que je ne connais pas toute la nuit, ca ne me derangerait pas. Plus qu une attraction pour divertir nous, les petits touristes naifs que nous sommes, j'ai vraiment l'impression de faire partie, le temps d'une soiree de leur famille. Je suis emue. Emue de voir dans un contexte si different du notre, des moments que j'ai vecus avec ma propre famille. Et c'est pour ca que j ai l impression d etre leur grande cousine Clara trop sympa. Je ne parviens pas a regarder les enfants chanter, alors je m'assieds a cote d eux, frappant ds mes mains, et faisant des grimaces aux plus rebelles. Quand ils quittent la piece, j'ai un pincement au coeur. Est-ce que si je reviens dans 10 ans, ils seront toujours la dans ce village, elevant a leur tour leurs propres enfants ? Que deviendront-ils ? Evolueront-ils ? Iront-ils habiter et travailler en ville ?

La soiree guitare reprend petit a petit son cours. Lesv tubes megamix se succedent et bizarrement Alicia et moi sommes les seules a chanter. Pas de probleme, on se tape des delires improvisation jazzy style! Les autres preferent discuter entre eux, boire des bieres, et fumer de l'herbe soigneusement preparee par la matriarche sous nos yeux, son fils de 5 ans dans les bras. Petit a petit, berces par le son de la pluie se cognant sur notre cabanon, nous passons dans notre dortoir, et nous nous endormons avant meme que le marchand de sable vienne nous saluer.

mercredi 18 mai 2011

Let's trek - la marche dans la forêt

A partir du moment où nous commençons à marcher, je suis à la tête du groupe. Oui, je suis motivée. J'vais leur montrer à ces mecs de quel bois je me chauffe. Pendant au moins une heure, je suis la leadeuse, et même si mes muscles tirent et que je sens l'effort, je tiens le coup. Mais plus nous nous aventurons dans la forêt, plus ça devient rocheux, boueux, escarpé, glissant, grimpant. Il se met à pleuvoir et pendant une heure nous grimpons, dans un décor que l'on caractérise par un seul mot : vert. Ca en donne presque mal à la tête. Tout est vert autour de nous, et nous devons arriver en haut de ce chemin qui monte, qui monte. Je suis essoufflée mais je suis encore vivante. J'imagine qu'après ça, il ne nous reste plus beaucoup à marcher. Bonne nouvelle nous dit Jimmy notre guide thailandais (mais parlant très bien anglais) : "Il nous n'en reste QUE deux". Ah oui, c'est vrai que c'est une super  bonne nouvelle. Oh my God, s'exclament les deux anglaises. Jimmy nous dit qu'à l'avenir nous ne dirons plus que "Oh my Boudha" pour être en total accord avec la culture locale. Je repense à la montée. En gros, ce truc assez dur, et bah, on va en avoir deux autres similaires. Really Good News. Really. Après une petite pause où j'essaye de reprendre des  forces en dégustant des crackers à l'algue (ne testez jamais !), c'est reparti. Et plus j'avance, plus je me fatigue, plus je trouve ça dur. Ma respiration se fait de plus en plus difficile. Je suffoque. J'ai chaud. Je dégouline. J'ai faim. Je veux m'arrêter, je veux en finir, je veux qu'on soit le surlendemain, jour de fin du trek. Je n'en peux plus.



Ca y est, je veux mon papa, je veux ma maman, je veux pouvoir me plaindre, dire "ça y est, j'abandonne", et qu'on vienne me chercher en hélico ou qu'un traîneau de chiens à crête dorsale tiré par un Père Noël bridé débarque d'on-ne-sait-où. Je veux être dans mon lit de Paris, sous ma couette bien moelleuse, en regardant des séries avec un bon chocolat chaud. Et bien non, je dois gérer ça toute seule. Mais franchement, qu'est-ce que je fous là ? Les autres sont bien devant moi et on ne se connait pas assez pour que je leur demande de me porter, ou d'accepter que je m'aggripper à eux, ou carrément simuler un évanouissement dans leurs bras. Pas que j'ai envie d'un bouche à bouche par un inconnu, mais juste envie de claquer des doigts et arriver, par téléportation, ou voyage dans le temps, dans le premier village où nous sommes censés passer la nuit.

Finalement je parviens à gérer ce "mauvais moment" en restant à la traîne avec les deux anglaises, marchant à notre rythme et discuter de tout et de rien pour oublier notre souffrance. Je dois quand même me concentrer sur le chemin parce qu'un gros dilemme se pose : Soit je marche au milieu du chemin au risque de glisser et de me fracasser le dos sur les gros rochers le pavant, soit je marche sur le bord du chemin, mais il est fort probable que je tombe dans le ravin. Doit pas être très agréable. Avec toutes ces feuilles, cette végétation exotique, ces branches d'arbres en travers de la pente aigüe, avec ces rochers, etc. Je ne peux m'empêcher de penser à tous les films et séries catastrophe se passant dans la jungle. Les accidents de montagne, etc. Surtout avec la dernière série médicale Off the Map, dont l'intrigue se déroule dans un cadre similaire à celui dans lequel nous évoluons à l'heure actuelle. Regardez-là et vous comprendrez que cela n'a rien de rassurant. L'instant d'après je pense à l'instinct de survie. Si je tombe, je me débrouillerai. Je serai forte. Plus que je ne le suis maintenant. Je commencerais par manger toutes les barres chocolatées et Oreo achetées pour le trek. Faudra penser à finir les crackers à l'algue aussi. Puis je recueillerai l'eau de la pluie sur les feuilles pour la boire. Et puis, peut-être que des animaux ou des arborigènes viendraient me recueillir sur les feuilles, comme je recueillerai l'eau de la pluie, c'est ça la chaîne alimentaire, sauf que les arborigènes me mangeraient pas, mais m'éleveraient de manière à ce que je sois une adulte de la nature, et personne ne saurait si j'avais survecu...un peu comme dans la forêt d'émeraude quoi !

Trêve de plaisanterie, j'entends un hurlement de mes camarades me tirant de mes délires dignes de ceux d'un enfant de 8 ans. Je relève la tête, vers le paysage et j'aperçois 3 maisons en bois, un peu seules au monde dans cette immensité verte. Je n'y crois plus. On est vraiment arrivés ? Je repose la question trois fois. Pour moi, l'arrivée est encore loin. Mais grâce à mon imagination, parfois morbide, j'en ai presque oublié ma souffrance. Et puis, autour de nous, c'est vraiment époustouflant. Il n'y a plus de souffrance. Et même avec mes baskets trempées par la rivière, mon jean boueux, et mes cheveux pleins de terre, plus rien n'existe, à part la beauté du décor.








Let's trek - Le commencement

1er jour
8 heures. Le réveil sonne. Encore crevée de la veille, je dois pourtant me lever, enfiler mon jean, mettre mes baskets et ne rien oublier. Eau, crème solaire, lunettes de soleil, ciré en cas de pluie, tout y est. Nous avons à peine le temps de prendre un petit déjeuner, qu'un songthaew est déjà là pour qu'on aille rejoindre le restant du groupe avec lequel nous passerons trois jours. On se demande qui fera partie de notre groupe. D'autres français ? Des gens de notre âge ?

Les premiers à monter dans notre songthaew sont deux garçons qui ont l'air d'avoir notre âge ou un peu plus. Il est pas mal le blondinet qui vient de s'asseoir en face de moi. Mmmmh j'aime bien ce style mannequin abercrombie new yorkais. Trop cool, un américain ! 4 autres garçons rentrent, du coup je ne suis plus concentrée sur le mec en question. Eh oui, je suis frivole ! Par contre, j'aimerais bien qu'il y ait d'autres filles, parce que sinon l'ambiance ne sera pas assez potache. Au bout de 5 minutes, deux autres filles arrivent, et je suis soulagée, surtout qu'avec leurs faux-cils, faux-ongles et tenue de shopping plus que de trek, elles me font bien rire. Bon reconcentrons nous sur le bel américain. Alicia me remarque et me fait un clin d'oeil, l'air de dire : « J'en connais une qui va draguer ». Oui, c'est sur qu'avec ma tête je vais draguer. J'ai l'air d'un clown. Quoique séduire en faisant le clown, c'est pas une si mauvaise idée...Ah mais en fait, c'est ce que je fais tout le temps ! Je suis tirée de mes pensées lorsque l'américain répond à la question tant attendue : « Where guys are you from ? », et sa réponse me fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre : « Germany »

Quoi? Quoi? Non pas allemand, je voulais qu'il soit américain. Il aurait pu répondre espagnol, anglais, ça m'aurait fait le même effet. Du coup il ne peut pas être un mannequin de chez Abercrombie, du coup je ne le trouve plus beau, du coup j'ai plus envie de draguer. Tant pis, je me rattraperai sur les éléphants. Les éléphants et les clowns, ils ont toujours été copains en plus, dans les cirques, ils ont un peu la même vie, loin de leur famille, à divertir les autres.

En revanche, un clown qui monte sur un éléphant ce n'est pas très drole. Enfin, ça dépend pour qui. Je dis ça parce que le trek a commencé par une balade à dos d'éléphant. Je tremble à chaque pas que fait l'éléphant, me demandant à quel moment je m'écraserai la tête la première puis me ferait éclater cette même tête sous le poids de mon semblable l'éléphant. C'est poilu un éléphant quand même. Presque autant que moi. Ca doit être parce que c'est la première fois que j'en vois un d'aussi près. Bon en fait, je suis un éléphant. Sauf que je ne mange pas de bananes crues (et oui il n'y a pas que les singes), et que je ne me gratte pas les fesses en les frottant sur un rocher. C'est cool ça, je ne suis ni un éléphant, ni Obélix. J'adore ce voyage, il me fait prendre conscience de qui je suis, ou plutôt de qui je ne suis pas. Je le savais, la Thailande, ça vous réconcilie avec vous-même. J'ai l'impression d'être dans Eat, Pray, Love, sauf que pour l'instant on en est encore au premier stade : Eat.

mardi 17 mai 2011

Arrivée à Chiang Mai

En attendant le train qui nous emmènera à Chiang Mai

Il fait notre lit, mais viendra-t-il nous border ?

8 heures du mat'. Nous ne tenons plus sur nos jambes. Nous avons en effet passé sept heures dans le train de nuit, et même si nous avons choisi la first class, juste un compartiment pour nous deux, avec deux couchettes, et mec qui vient te faire le lit avant, nous avons eu très froid. A la gare, plutôt que de prendre un tuk-tuk, nous décidons de nous rendre par nos propres moyens à la guesthouse que nous a conseillé un jeune rencontré à Bangkok : la C&C Teak House. Encore une grande maison en bois dans laquelle on pénètre par un minuscule chemin pavé de pierres sur lesquelles se tiennnt des mini boudhas et des petites fontaines. A moitié couverte, et sans murs, la salle à manger fait aussi office de réception, tables et chaises en bois, un petit coin pour s'allonger.
Ici, c'est ambiance famille. Tout le monde vient y prendre ses repas, se reposer, surfer sur Internet ou tout simplement discuter avec le gérant, un français. D'ailleurs, ici il n'y a que des français. On se sent comme à la maison. Tout le monde discute avec tout le monde, pieds nus, se racontent leurs vies et surtout leurs récits de voyage en thailande. Souvent le même parcours, mais toujours avec des anecdotes différentes.
Nous entrons dans la guesthouse en regardant à peine autour de nous. Nous lâchons nos sacs et nous nous effondrons sur le lit. Nous avons besoin de récupérer un peu, après ces deux jours de voyage intenses. Je crois que j'aurais pu dormir 24 heures si mon estomac ne s'était pas mis à gargouiller aussi fort. Nous avons juste à descendre, et nous commandons chacune des pâtes, parce que la bouffe thai, c'est bon mais on a besoin de quelque chose de plus doux à ce moment là. Rien à voir avec les pâtes européennes. Elles sont bonnes, mais pas ce à
quoi nous nous attendions. On profite de ce moment pour se renseigner sur les différents treks. On a le choix entre un, deux, ou trois jours. Alicia n'a pas besoin de beaucoup d'arguments pour me convaincre de partir trois jours en forêt. Sur le moment, je suis super fatiguée, alors je ne m'imagine pas marcher 15 km par jour dans la forêt. Du coup, on doit aller faire quelqes emplettes, trouver des lampes de poche, des petits sacs à dos, de la crème solaire. Cool, ça nous permettra de nous promener dans le marché de warorok. Sur place, evidemment, nous avons envie de tout acheter, mais concentrons nous sur le plus important. Nous pourrons aller plus tard nous divertir dans le marché du dimanche.

Finalement, nos achats sous le bras, nous repartons le ventre vide à la recherche d'un bon restaurant. "Here only vegetarian food" est affiché sur la deventure de l'un d'entre eux. Original, dans un pays où il n'y a pas beaucoup de plats végétariens. Nos yeux s'illuminent lorsque nous ouvrons la carte.on ! Tout à l'air trop bon ! On ne sait pas quoi choisir, allez autant tout gouter, ne nous limitons pas. Les plats se succèdent sur la table. Au bout de quelques bouchées nous n'en pouvons plus. C'est la fête, on partage les plats avec nos voisins espagnols, assis juste derrière nous. Il commence à se faire tard, et nous devons être en forme pour le lendemain, tant au niveau physique que psychologique, puisque nous commençons le trek...

Sukhotai et Phitsanulok


    Nous sommes a Sukhotai pour deux raisons :
1. Parce que c'est à mi-chemin dans la route vers Chiang-Mai
2. Parce que la vieille ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco

Un tuk-tuk nous attend devant la guesthouse pour nous emmener voir les temples en ruines de la vieille ville où il nous laisse à l'entrée. Nous louons des vélos parce que le site est grand. Durant alors 4 heures, nous le parcourons, admirant les différents vestiges, tous plus impressionnants les uns que les autres. Bien sûr nous ne pouvons pas nous éterniser sur place puisque nous pédalons sous les soleil assommant, et au bout de 4 heures à dégouliner, nous n'en pouvons plus. Nous devons aussi nous rendre à Phitsanulok pour prendre un train vers Chiang Mai, et si nous voulons arriver à Chiang Mai ce soir, nous devons nous depecher.

Que nenni ! Arrivées à Phitsanulok, nous apprenons qu'il n'y a pas de train avant 23h45. Ca sera donc train de nuit et donc, pas de grasse mat' prévue ni de grand lit dans une maison en bois. En plus, il est 17 heures, nous avons sept heures à tuer. Comment combler ces 7 heures dans une ville qui ne fait qu'une demi page dans le guide du routard?
Allons manger et nous serons mieux à même de décider, le ventre plein. Nous nous installons dans une échoppe recommandée par le guide du routard, et plus notre estomac se remplit, plus notre programme se précise. Et si on allait se faire une manicure/pédicure ? Et si on allait se faire masser ? Et si on faisait les deux ? Notre guide propose un endroit pour se faire masser mais pas de manicure à l'horizon. C'est alors que nous passons devant un salon de coiffure, on a qu'à demander. Avec un baragouinage franco-english-thai-gestes, on leur fait comprendre ce que nous cherchons. A peine notre requete exprimée que l'on nous installe sur des fauteuils et que deux coiffeuses se mettent à l'oeuvre avec chacune d'entre nous. Une pour les mains, une pour les pieds. Elles se mettent à nous laver pieds et main, elles frottent, récurent, enduisent de crème, coupent, polissent, jusqu'à ce que nous brillions du bout des ongles.

Quand nous sortons du salon de coiffure, il fait déjà nuit, et pire, il pleut. Toutes légèrement vêtues, nous faisons moins les malignes, et nous ne voulons en aucun cas abimer notre manucure !
Le vent hérisse mes poils, la pluie me glace le dos. Objectif suivant : acheter un parapluie. C'est cool parce que nous nous trouvons à ce moment même devant un magasin qui vend un peu de tout. Nous savons pas vraiment si le magasin est encore ouvert, mais quand nous demandons au petit vieux s'il a des "umbrellas", il nous indique de le suivre à l'intérieur. Les parapluies sont immenses et sont tous attachés les uns aux autres. Impossible de les détacher. Bon, on veut bien des cirés sinon. Hop, c'est chose faite, le petit vieux, nous donne ce que nous recherchons. Un vert foncé pour Alicia, un argenté pour moi.  Le temps qu'on paye, le petit vieux nous a déjà offert deux mangues et veut bien prendre une photo de nous, belles que nous sommes avec nos cirés. Alicia s'empresse de fourrer les mangues dans mon sac, qui, déjà en surpoids, lâche evidemment. C'est pas grave, on en trouvera un plus tard. Et elle ajoute, alors que nous repartons : "J'ai l'impression d'être un geek et que toi, tu vas marcher sur la lune".

Nous voilà reparties sous la pluie, mais cette fois-ci avec nos cirés, avec un nouvel objectif : trouver le salon de massage conseillé par le guide du routard. C'est censé être sur un bateau sur la rivière de l'autre côté du pont. Je fais confiance à Alicia qui a l'air de savoir se repérer dans cette ville. Ah oui, ça doit être ici, il y a écrit Thai Massage, et c'est sur un bateau. Lorsque nous nous engageons sur le pont, un sourire est affché sur nos visages. On va avoir un bon massage, après l'effort, le réconfort. Mais ce n'est pas le cas des personnes s'occupant du salon de massage. Désolé, c'est fermé, nous répondent-ils. Non, non, ce n'est pas possible, ça doit être ouvert. Alors on fait les yeux doux, on se met à genoux, on négocie. Ok pour un massage des pieds nous répond  celle qui ressemble à la patronne. Un massage des pieds d'une heure, ça me va très bien. Et voilà que nous sommes reparties à nous faire pouponner, allongées l'une à côté de l'autre sur un transat, avec un masseur aux petits soins, l'air de la rivière, et un peu de musique jazzy sur laquelle nous chantonnons, entre deux caresses autour des orteils. Alors, Bagpackeuses = kiffeuses ?

dimanche 15 mai 2011

Sukhotai

Lorsque nous arrivons a la bus station, il pleut des cordes et il fait nuit. Avec nos 10 kg de bagages chacune, nous voila completement desemparees. Un chauffeur de tuk tuk vient nous recueillir et nous propose de nous emmener a la T.R Guesthouse (ca tombe bien, c'est celle que nous avions choisie) parce que selon lui, c'est a 4 kilometres de la bus station. Nous sommes assez suspicieuses car le guide du routard precise bien que les chauffeurs de tuk-tuk, motos a trois roues sur lesquelles sont installees des banquettes, sont des rabatteurs et nous feront croire n'importe quoi pour nous emmener dans un lieu ou ils toucheront des commissions. Mais comme cette course ne coute que 50 Bahts (= 1 euro), on n'hesite pas une seconde. A la T.R Guesthouse, modeste mais confortable, nous optons pour un bungalow en bois avec air conditionne. Bon, c'est derriere un parking mais nous ne sommes la que pour une nuit, alors ce n'est pas genant. J'aurais quand meme prefere des chevaux a la place des voitures.

Alicia et moi

Quand nous montons dans le bus, Alicia me demande de choisir entre fenetre et couloir. Pour etendre mes grandes jambes, je reponds "couloir". "Tant mieux, me repond-elle, je prefere la fenetre pour reposer ma tete et admirer le paysage". Et elle ajoute :"c'est cool qu'on soit complementaires". Tandis qu'elle s'endort le regard fixe sur la route qui defile, je cherche a nous comparer a des paires que l'on connait tous. A qui on ressemble?

Asterix et Obelix ? Alicia serait Asterix, mignonne et ingenue, tandis que moi...non ! Ca ne marche pas. Deja, parce que je ne suis pas tombee dans la potion magique quand j'etais petite - malgre ma force surhumaine qui me permet d'ouvrir toutes les bouteilles d'eau d'Alicia - mais aussi parce que je ne suis ni susceptible, ni bougonne.

Laurel et Hardy ? C'est vrai qu'il nous arrive pas mal de galeres et que nous passons beaucoup de temps a perdre nos affaires, les chercher et les retrouver, mais notre maladresse ne donne pas lieu a des catastrophes irreversibles.

Je sommeille un peu en pensant aux personnages qui ont enchante mon enfance. Oui, meme Laurel et Hardy l'ont enchante !
Puis tout d'un coup, la paire que je cherchais apparait devant mes yeux : Le rat des villes et le rat des champs ! Oui c'est bien ca, nous sommes des petits rats. Alicia pour les champs, moi pour la ville.Alicia est la plus proche de la nature, des animaux, de la mer, des poissons. Ce qui me plait, c'est plutot la ville avec son bruit, sa pollution et ses habitants overbookes et ultrastresses. La mer, j'aime aussi mais plus a la surface que dans les fonds marins.

Je ne lui ai pas encore fait part de ma reflexion geniale, j'attends le moment propice.
En tous cas, je vous le dis, c'est une paire qui fonctionne bien.

Les couleurs s'estompent

Plus nous roulons, moins nous voyons de couleurs. Les taxis roses, bleus, jaunes, disparaissent au profit de la végétation qui occupe plus de la moitie du paysage. Finies les couleurs vives reflétant l'animosité de Bangkok ! Place au vert et au marron, couleurs qui nous accompagneront pendant une semaine. Vert pour la l'herbe haute et imposante, les rizieres, les feuillages. Marron pour les temples en ruines, les fleuves, les elephants et les cabanes dans la foret.


Nous avons sept heures de bus environ pour rejoindre Sukhotai mais etant bien installées et au vu de ce beau degradé de couleurs, le trajet passe très vite. 


Notre bus climatisé, elle est pas belle la vie ?!
 
Dans les toilettes de l'aire d'autoroute
 
Mais que va-t-on manger : hypoccampe séché ou chips à l'algue ?

samedi 14 mai 2011

Bangkok - Jour 2 et jour 3

Jour 3
Apres une premiere journee riche en emotions, c'est le moment d'aller explorer les temples boudhistes. Direction le Grand Palais ou nous passons pres de deux heures a decouvrir les recoins de chaque temple constituant le Grand Palais. C'est merveilleux ! Un peu comme les mille et une nuits, facon asiat'. Ca brille de mille feux. Si vous aimez les couleurs etincelantes, les dorures, le carrelage en mosaique, alors cet endroit est fait pour vous.

Malgre les hordes de touristes, on trouve toujours un coin calme, ou l'on est en harmonie avec soi-meme, avec le temple, et avec boudha. C'est d'ailleurs dans le Wat Po, que nous avons contemple un immence boudha dore allonge sur 30m et mesurant environ 3 metres de hauteur.


Une petite halte culinaire pour nous rassasier puis nous decidons d embarquer dans un petit bateau pour aller nous promener dans les klongs (canaux) de Bangkok. Le bateau ressemble à une longue pirogue qui remonte un peu sur l"avant. Nous nous installons au milieu pour le stabiliser et c"est parti !

Plus nous avancons, plus nous nous aventurons dans des canaux ou vivent des thailandais. Bidonvilles et maisons sur pilotis constituent la majeur partie de l espace que nous traversons. On voit des thailandais qui vaquent a leurs occupations quotidiennes, des enfants qui jouent dans l eau, ou des jeunes qui se promenent en barque pour se rendre d une maison a une autre. Cachee derriere le fleuve, il y a une reelle vie. C'est dommage que les gens ne parlent pas l'anglais ; J'aimerais tellement pouvoir m'arreter pour echanger et discuter avec eux. Je ne veux pas etre consideree comme une simple touriste qui paie pour voir les choses ! Non ! Je veux vraiment m'impregner d'un quotidien si loin de la vie occidentale.

Au bout de deux heures de promenade, quand nous descendons du bateau, nous ne tenons plus sur la terre ferme. On decide de rentrer en bateau bus a notre home sweet home, la Tavee's House, ou nous choisissons de glandouiller pour profiter au maximum de notre derniere soiree a Bangkok.

Jour 3
Aujourd'hui nous quittons Bangkok pour le Nord. Mais avant un petit-dejeuner s'impose. Suspense du matin : Alicia va-t-elle opter pour les bananas pancakes qu'elle aime tant ?
Tristes de quitter la Tavee's House parce que nous nous y sommes attachees et surtout parce que nous avons l'impression d'y avoir vecu 10 jours, manous sommes neanmoins contentes de quitter la ville pour plus de campagne. Avant de partir, un petit tour par la pharmacie, j'ai besoin d'acheter un medicament pour mon oeil qui a double de volume, surement a cause de la pollution, bien plus forte qu'a Paris. On trouve une pharmacie, cachee derrire les nombreuses echoppes de nourriture frite dans notre rue. On dirait plus un bric-a-brac de gourou qu'un lieu serieux qui vend des medocs, et le pharmacien ne parle pas l'anglais. C'est le moment de sortir notre dico francais-thailandais ! Nous sommes super fieres de demander en thailandais une creme antibiotique pour l oeil. Le gourou-pharmacien nous donne ce dont nous avons besoin, ca a l'air d'etre correctm un mioni-au revoir a notre chere et tendre guesthouse et on y va, on prend un taxi by meter vers la gare des bus.




Premiere etape : Sukhotai qui est a 7 heures en bus de Bangkok. Le prix d un ticket en bus climatise : 250 bahts, l'equivqlent de 5 euros !!!

mercredi 11 mai 2011

Les aventurieres ont peur

Nous sommes des battantes. Les serpents, on les tue ; les crocodiles, on les mange. Les sales bestioles, la vegetation, le noir, ca ne nous fait pas peur. Et pourtant, au cours de ce voyage, nous avons eu peur, et ce des le premier jour.


1er soir
Nous sommes chacune allongees sur notre lit, les yeux au plafond, fixes vers l helice du ventilo qui tourne et tourne tres vite.Alicia lit dans mes pensees : 'Tu crois que cette chose peut se detacher ?'
- J etais en train de me poser la meme question,je ne pense pas, mais si elle tombe, tu me retrouves demain avec des morceaux en moins.
- Ah ouais ? Moi je dirais que ca se cogne d abord contre les murs puis ca finit sa chute par terre.
- En gros tu dis que si ca tombe, ca nous epargne ?
- Ouais, bonne nuit.
- Bonne nuit Alicia


2e soir
Avant de se coucher : tiens, il pleut. Ah, c est sympa la pluie, ca rafraichit, ca detend, ca sent bon. Nous nous endormons le coeur leger sur ces quelques trombes d eau. Et tandis que nous dormons, un orage eclate. Quelques eclairs, un peu de tonnerre. Rien de grave. Quand soudain, un dechirement dans le tonnerre. Quelque chose eclate au dessus de nos tetes. On sursaute en bondissant de nos lits. Je suis prete a me refugier a l autre bout de la piece, dans le coin. Je suis a moitie assise sur mon lit, et met mes lunettes sur le bout de mon nez, comme si ca allait changer quelque chose, comme si ca allait nous sauver. Je suis petrifiee. Que faire ? Nous speculons sur les solutions.
Moi : Bon on fait quoi, on sort de la chambre ? Il est ou le paratonnerre, tu crois que la maison va nous tomber dessus, que les eclairs vont nous foudroyer ?


Alicia : Je n ai jamais entendu l histoire de quelqu un mort dans son sommeil a cause de la foudre.
2e gros coup de tonnerre.
Moi tremblante : Nan mais y a pas un abri la ? Tu crois que je peux allumer ipod pour me calmer ou ca va justement conduire la foudre ?
On specule tellement qu on en oublie presque l orage. On se recouche, et avant de dormir Alicia me lance : Au fait, t as bien ferme la porte a cle ?
- Oui, tu crois que l orage peut rentrer par la ?!

mercredi 4 mai 2011

Bangkok - 1er jour

Mercredi 4 mai. Il est 15h et j'en suis à ma troisième douche de la journée. L'atmosphère, humide, chaude et avoisinant les 40°C nous as littéralement tuées. Nous venons de rentrer à la guest house après une matinée riche en galères. Nous avons décidé, après de tendres banana pancakes, de descendre un bout de la ville pour aller visiter deux temples. Nous avons, bien sûr, fait toutes les erreurs du bon touriste. Tout d'abord, sortir à l'heure bâtarde, quand le soleil est à son zenith.

Plus nous avançons vers les temples, plus le soleil se fait pesant. Je sens que je vais tomber. Le guide du routard est en train de fondre dans ma main. Je suis d'ailleurs fascinée par les thailandaises, qui habillées d'une jupe et d'un chemisier, marchent d'un pas décidé. Mais elles ne suent pas là dessous? Les pots d'échappement des voitures n'aident pas. Sans compter les tentatives d'arnaque des thailandais. Ceux qui essayent de te faire changer de plan te disant que le temple est fermé pour t'emmener dans des magasins où ils touchent des commissions. Ou ceux qui essayent de te vendre des choses en te les mettant dans les mains. Nous nous engueulons d'ailleurs avec une vieille et un jeune qui voulaient nous vendre des graines pour les pigeons. Bien que refusant leur proposition et les mettant en colère, ils nous vident les graines dans nos mains, puis nous demandent de l'argent pour les actes que nous n'avons pas faits.

Quelle merde ! Où est la Thailande belle et honnête que l'on nous as décrites ? Comment vais-je survivre dans ce pays ? Ma fatigue est à son comble, et je me sens presque mal. Mal de ne pas parvenir à mes fins, mal de l'occident, mal de terre, mal à la tête. Essoufflée. Sur le point de m'évanouir en fait. Le soleil se fait de plus en plus fort. Il éblouit malgré le port de nos lunettes noires. Alors imaginez sans. Quand allons nous arriver à ces temples ? Va-t-on y arriver d'ailleurs ? Ne tenant plus sur nos jambes, nous décidons de retourner dans une ambiance plus sereine, celle du quartier de la guest house.

Cette fois-ci direction un restaurant, au bord du fleuve, caché derrière un lotissement de bidonvilles. Une vieille dame, ridée par le soleil, se repose dans la ruelle et nous confirme que le chemin que nous avons pris est le bon. En effet, le restaurant se trouve à 2 min de là. Il est spacieux, et se tient presque sur le fleuve. Le temps que nos plats typiques soient prêts, nous respirons enfin. Le vent pollué du fleuve nous rafraichit et caresse nos cheveux gonflés par l'humidité ambiante. Très sexy. Je revis enfin. Je regrette d'avoir eu un doute sur ce voyage. Maintenant, je me sens bien ici, et il faut juste que je me concentre sur le moment présent et sur la petite crevette qui s'est retrouvée je ne sais comment dans ma petite assiette puis dans ma petite bouche.

Bangkok

Ca y est, on est à Bangkok. Premières impressions en sortant de l'aéroport à 22h : la chaleur. Donc essayez d'imaginer la température en pleine journée. Un adjectif : assommante. La première galère pour nous rendre dans une guest house conseillée par le guide du routard, est de lutter contre l'arnaque du chauffeur de taxi. On nous a prévenues, quand on prend un taxi, il faut toujours demander le compteur. Nous négocions tant bien que mal avec le chauffeur, qui veut absolument nous faire un prix, "c'est plus abordable sans le compteur", il tente de nous convaincre en répétant trois mots dans un anglais thilandais que nous ne comprenons absolument pas. Mémorable puisque à la fin de chaque phrase, il nous demande "do you understand ?" et nous répondons "NO !!!!", et on sent qu'il perd patience et que finalement il nous laissera payer le prix réel de la course.

Nous arrivons dans la guest house, la Tavee's house, qui est encore ouverte et où il reste des chambres. C'est une grande maison chinoise en bois, où tout le monde circule pieds nus, on s'y sent bien, comme chez soi.


En Thailande, la tête est sacrée alors que les pieds représentent le bas du bas. Les chaussures, on les laisse à l'extérieur.
Les toilettes et la douche ne sont pas dans la chambre, il faut traverser la maison pour s'y rendre mais tout est très propre et agréable. Et surtout, ce n'est vraiment pas cher. 5 euros la nuit. Très bon petit déjeuner, et accès à Internet.

N'ayant pas énormément de temps pour vous raconter ma journée, je vous laisse sur ces premiers instants, et vous donne rendez-vous très vite pour lire nos prochaines aventures.


lundi 2 mai 2011

Un lundi pas comme les autres

Lundi 2 mai, 8h30. Je suis à peine réveillée quand ma mère entre dans ma chambre pour me dire qu’elle reviendra à l’heure du déjeuner me faire un vaccin pour mon départ en Thaïlande. Elle ferme la porte et je suis prête à me rendormir. La porte se rouvre : « Au fait, Ben Laden est mort »
- Quoi ?? La nouvelle fait l’effet d’une bombe – pour ne pas écrire de mauvais jeu de mots. Ma mère a nettement progressé dans ses techniques pour me tirer du lit, mais de là à me dire que le terroriste le plus recherché de tous les temps est mort…
- Tu m’as bien entendu Ben Laden est mort, il a été tué dans sa propriété au Pakistan.
Toujours couchée : « Mais on est sûrs que c’est lui ? ! » (Pour moi, c’était presque peine perdue, irréalisable, alors c’est légitime que je pose la question). Mon cœur commence à battre. Ça y est, ma nuit est définitivement finie. J’allume mon ordi et plutôt que de me connecter sur Google News (parce que la nouvelle, on la connaît), c’est direction Facebook et Twitter pour recueillir les impressions de mes amis et contacts.

A NYC c’était la fête dans la rue alors j’ouvre mes volets pour voir s’il se passe quelque chose de spécial ici, mais rien, les voitures roulent comme d’habitude. J’essaye de saisir une euphorie extérieure globale, mais je suis encore trop molle pour me rendre compte de quoi que ce soit.

Et puis, soudainement, après quelques minutes de battement à la fenêtre, le gris qui plane sur Paris m’apparaît très lumineux. Il tire sur l’argenté, il est beau ce gris, tu ne trouves pas ? Et ma chambre : qu’est-ce qu’elle est harmonieuse dans ce désordre !
Bien qu’extrêmement fatiguée, je me sens tout d’un coup très apaisée et vois la vie en couleurs. Ça c’est de la nouvelle !

Evidemment, ma première pensée va à toutes les victimes du terrorisme et aux héros du 11 Septembre. Nous célébrons cette victoire comme un pas de plus dans la lutte contre le terrorisme, mais honorons avant tout ses victimes. Ne nous laissons pas trop aller parce que beaucoup vont s’improviser comme chefs du terrorisme. Restons méfiants. Ce monde est peut-être meilleur, nous donne de l’espoir, et nous assure de la puissance des Etats-Unis, mais restons sur nos gardes et poursuivons toujours un peu plus cette lutte contre ceux qui veulent nous détruire.

Les premiers mots

Good evening. Tonight, I can report to the American people and to the world, the United States has conducted an operation that killed Osama bin Laden, the leader of al Qaeda, and a terrorist who's responsible for the murder of thousands of innocent men, women, and children.

Les perles du net
Ben Laden, ce fils de chien est mort! J'exulte de voir sa sale gueule de rat décharné bouffi par une demi douzaine de kilo de plomb US! Si j'avais su j'aurais acheté une place pour sur Jugement Dernier!!!
Ben Laden mort, les Guignols vont devoir se creuser la tête pour se réinventer!
 Un bien pour un bien (suite à la hausse du dollar)
 Ben Laden, 10 ans : Champion du Monde inconstesté du cache-cache...Ça fait cher la partie de cache-cache pour ce cochon
- Ben Laden serait dans Secret Story 5 avec comme secret "j'ai été en cavale pendant presque 10 ans"
- Only Forrest Gump can run forever !!
- We all know Jack Bauer did it. I dont see why President Obama is trying to take credit for this...
- Ok, folks this is great BUT does it matter? you cut off this snakes head and three more will grow back in its place...
- Les affaires vont mal: "Ce domaine est mis en vente par son propriétaire." http://www.benladen.com/
 - On jette vraiment tout et n'importe quoi dans la mer.
- Obama réélu grâce à la mort de Ben Laden, ça c'est fait. Sarkozy réfléchit intensément à tuer Kadhafi lui même avant 2012.
- Il préfère la mort en mer
- On me dit dans l'oreillette que c'est Chuck Norris, Lee Marvin et ses delta forces qui ont attaqués Ben Laden... la classe nan ? 
- A prince gets married, the bad guy is dead. It's a real Disney weekend here on earth
- Comment apprendre aux générations futures à trier ses déchets quand les Etats-Unis jettent les leurs à la mer...
- Je vais enfin pouvoir me brosser les dents dans l'avion ?
- La semaine commence bien avec la mort de Ben Laden... malheureusement c'est pas le seul qu'il faut buter.


Un nom à retenir : Sohaib Athar, le mec qui a live-twitté l'opération sans savoir de quoi il s'agissait

10 ans de pub ayant mis Ben Laden en scène : http://goo.gl/7EKLd

Beckie répond à vos questions

Suite à vos nombreuses réactions et questions, Beckie vous répond. 

1. On fait comment pour s'assumer devant le FF potentiel au début ? 
Avant de s'assumer devant le FF il faut deja s'assumer soit même. Tout est question d'être sûr de soi, sûr de ce que l'on veut. Ne jamais flancher. Ne jamais montrer que l'on pourrait s'imaginer une seconde être prise pour une fille facile... Parce que cela ne vous viendrait jamais à l'esprit, n'est-ce pas ?! Du moins c'est ce qu'il faut que vous vous disiez. Une fois de plus c'est en assumant a 100% vos desirs que vous ne laissez pas le choix a l'autre de penser que vous etes quelqu'un qui sait ce qu'il veut et que ca n'a rien de sale, ou de dégradant. Vous connaissez vos envies, vos limites et vous foncez. Qui pourra vous le reprocher ? Ne tombez pas dans le panneau de celle qui essaye de faire croire qu'elle n'est jamais rentrée dans un macdo alors que c'est sa cantine. Je ne sais pas...je suis un peu genee...je ne fais jamais ça d'habitude...!
PATHETIQUE qu'on se le dise!

2. Comment lui faire comprendre qu'on ne veut pas d'attache ?
En lui disant, tout simplement !  
Rien n'excite plus un mec qu'une femme fatale qui dit ne pas vouloir d'attache. Expliquez lui que vous ne cherchez rien en particulier, que vous l'aimez bien et que vous avez envie de vous amuser avec lui. À condition, bien sûr, qu'il soit d'accord.
Ne commencez pas à lui exposer les regles, mais respectez les secrètement, comme si elles étaient évidentes a vos yeux : 
- Ne jamais le présenter a votre famille ou vos amis
- Le voir seulement en rentrant de soirées
- Ne jamais remplacer une soirée pour le voir
- Ne jamais prendre de Brunch ensemble
- Ne jamais faire de sortie ou l'on pourrait vous croiser ensemble au risque de rendre l'histoire beaucoup trop officielle
- Ne jamais rien poster sur son wall Facebook et ne jamais accepter qu'il le fasse en retour
- Ne jamais l'appeler la journée. Rester sur les textes.

Bref, à vous de gérer en fonction de votre force et des limites que vous voulez imposer avec lui.

Attention, si vous vous rendez compte que le FF peut devenir un PLD
(potentiel longue duree)... Prochain article!