vendredi 3 février 2012

Mort aux pop-cons !

Si j’étais critique ciné et que j’écumais les salles, je joindrai régulièrement à la fin de mes articles la mention suivante : bruits liés à la mastication de pop corn, dommage !

Pour moi, le ciné, c’est avant tout une expérience. On sort de chez soi, et, avec une centaine d’inconnus mais un but commun, on se délecte dans le noir complet d’un film que nous avons tous choisi de voir. Si vous allez au ciné, me direz-vous, ce n’est pas pour manger du pop corn, mais bien pour aller voir un film.  Pourquoi aller dans une salle de cinéma ? Parce que, seul le film compte. Pas de fenêtres, pas de lumière extérieure, pas de passants dans la rue qui pourraient nous distraire (comme en cours par exemple), un système audio pour que nous entendions au mieux, tout ça pour être coupé entièrement de la réalité, être absorbé dans un autre monde, une autre histoire, et oublier le temps d’une ou deux heures nos vies, nos amours, nos emmerdes.

Le problème, c’est que, si je vous dis pop corn, vous me répondrez cinéma. Le problème, c’est que, depuis l’invention de la  machine à pop corn en 1885 et sa version mobile en 1893 par  Charles Cretors, magnat des équipements des snacks, le pop corn est vendu au cinéma. Le problème, c’est que, depuis Charlie Chaplin et Greta Garbo, les gens mangent du pop corn au cinéma.

Le problème c’est que malgré la Grande Dépression et la Seconde guerre mondiale, la consommation de pop corn n’a cessé de grimper. Le problème, c’est que le pop corn va de pair avec le divertissement. Le problème, c’est que, si on arrête de vendre du pop corn au cinéma, on arrêtera aussi de vendre les tickets pour les films (l’idée a déjà été tentée au début du 20e siècle, mais vite oubliée : la fréquentation a chuté, les salles sur le point de fermer !)

J’adore le pop corn (surtout au chocolat), mais quand, dans une scène empreinte de tension, de peur ou d’émotion, le crrrroc  me ramène à la réalité, me coupant brutalement du film, même l’espace de quelques secondes, j’ai envie de buter le coupable immédiatement,  proprement et discrètement, tel un mafieux sans scrupules.
Oui, un mec  qui passe toute une séance à fouiller, à agiter et à grignoter des pop corn ou autre ingrédient qui croque, est un mec à buter. 

Alors on fait quoi pour éviter le drame ?
On retire de la vente au cinéma le pop corn et tout ingrédient qui croque style Maltesers ? Vous me direz surement que c’est enfreindre la liberté  individuelle d’autrui (comme pour l’interdiction du tabac !). Dans ce cas, si un jour j’ai envie de venir en claquettes au ciné et me donner en spectacle soudainement pendant la seance, je vous expliquerai que c’est un petit plaisir que personne ne peut enfreindre ! Pourquoi ne pas mettre une boule à facettes au plafond pendant qu’on y est !

Si j’avais un certain pouvoir, oui, je retirerai le pop corn & Co de la vente au cinéma, mais lancerai en leur faveur une grande campagne de communication du style « téléchargez et croquez chez vous ».

Même si je n’ai aucun pouvoir de décision, je peux tout de même proposer des solutions. Je gueule, mais je propose :
-       Du pop corn pour les comédies débiles (Benchmark : Bébé mode d’emploi, Recherche Bad boys désespérément, Bad Teacher, etc.)

-       Du pop corn pour les dessins animés

-       Du pop corn pour les films en VF

-       Du pop corn seulement en apéritif pendant les bandes annonces et les pubs

-       Des salles de ciné spéciales pop corn

-       Une rangée mâcheurs de pop corn dans les salles séparée par un mur insonorisé

-       Du pop corn mou


Satisfaits ? Que proposez-vous d’autre ?