Mardi 17 mai
Après une bonne nuit, on se réveille doucement, vers 9h30 et évidemment on rate le petit-déjeuner (qui finit à 10h). Mon conseil (si vous allez au Cocohut) : ne ratez pas le petit-déjeuner. Très bon et copieux. Mes favoris : le muesli/yoghurt/fruits et les french toast/pancakes. Bon je vous ai fait la moitié de la carte du petit dej, je l'avoue. En plus vous pourrez toujours vous rendormir apres, au bord de la piscine, ou à l'ombre des palmiers, ou tout simplement au bout du long ponton qui donne sur le bleu foncé de la mer. C'est là où il y a les meilleurs ambiances de la plage du Cocohut. Parole d'amie, j'y ai passé mes journées. Bon, avant de se prendre pour des sirènes au bout du ponton, un petit tour par la ville pour acheter conneries (robes, maillots de bain) et se réapprovisionner en crème solaire et anti-moustique. C'est là qu'on réalise vraiment que Haad Rin, est une des banlieues de Tel-Aviv. Bon nombres d'enseignes ne sont inscrites qu'en hébreu : pharmacies, restaurants, magasins de fringues.
Allez, assez plaisanté, il est l'heure d'aller se reposer sur la plage. Notre livre dans les mains, nous nous installons chacune sur un transat, mais la chaleur est telle que nous sommes incapables de faire la crêpe, et puis la mer est assez alléchante, avec son habit bleu turquoise transparent. On brûle sur nos transats, allons nous rafraichir dans l'eau. Aïe, ça brule ! La mer est encore plus chaude. Je sais même pas quelle est la température extérieure, je n'ose imaginer celle de l'eau. J'ai l'impression d'entrer dans un bain trop chaud, dans lequel j'aimerais rajouter de l'eau froide. Vous la connaissez cette sensation ? Alors vous savez exactement comment je me suis sentie à cet instant. C'est affreux, qu'allons nous faire ? Alicia s'apprête à retourner dans la chambre prendre une douche froide lorsque j'aperçois les deux israéliens Avi et Liav rencontrés sur le bateau, avec qui nous avons failli partager une chambre. Hey guys how are you ? Do you remember us ? The first day ? On the boat ? Bien sûr qu'ils se souviennent, vous croyiez quoi ? Qu'ils n'allaient pas se souvenir ? Of course we remembrer, you were singing a Mashina Song. By the way, let me introduce you our friend Dor. Moi, super contente de les voir, leur fait un grand sourire à tous les trois. Dor s'adressant à moi : I love Your smile.
Finalement, je ne sais pas comment, nous décidons de nous rendre tous les cinq au bout du ponton histoire de nous baigner dans une eau vraiment fraiche et par la même occasion voir plein de super beaux poissons. A vrai dire, je ne sais pas trop si, à ce stade de l'histoire nous serons intéressées par les petits poissons. Quand nous arrivons au bout du ponton, nous sommes seulement tous les cinq, livrés à nous même. C'est ainsi, que dans le bleu foncé, nous nous amusons comme des petits fous, écoutant de la musique, plongeant en faisant des Salto arrière, ou gros plats dans la mer, flottant, nous coulant, discutant, bref tout ce qu'on peut faire dans la mer en fait (enfin presque). Evidemment, le reste du Cocohut Village sentant une ambiance sympa au bout du ponton, beaucoup d'autres se joignent à nous pour faire de ce moment un moment inoubliable. Nous rencontrons alors un couple de brésiliens super sympas, d'autres israéliens avec qui je fais du kayak, mais finalement un des mecs me sortant tout le répertoire de drague du bon israélien, je me lasse et rentre à la nage jusqu'au ponton escortée tout de même par les deux kayaks, et pour finir je rencontre un israélien-américain en train de réaliser sa propre série.
La fête après-midirial au bout du ponton bat son plein, mais nous devons délaisser cette ambiance que nous avons créée. Il est en effet l'heure de partir nous préparer pour retrouver nos trois amis Avi, Liav et Dor à l'Amsterdam Bar, qui paraît-il est le meilleur endroit pour profiter du coucher du soleil. Comme vous pouvez l'imaginer je tombe amoureuse de l'endroit, et évidemment pas que de l'endroit. Une chose en entraînant une autre. Bref, à peine arrivées, que nous retrouvons en bas de la colline où se trouve l'Amsterdam Bar Avi et Liav (Où est Dor ?), puis nous montons à pied jusqu'au paradis sur terre (ou septième ciel peut-être? Non pas encore, patience, patience). Ouf Dor est déjà là.
Il est 19 heures, et le soleil est déjà presque dans la mer. Sa couleur orangée se fond dans le ciel bleu gris, qui tire sur le violet et le rose. Les palmiers sont en contre-jour, donc presque noirs, et nous, nous commençons à nous installer sur la terrasse qui surplombe la mer. Comme beaucoup d'endroits où nous sommes allés c'est ambiance tables basses, petits coussins à même le sol, et Singha Beer, Chang Beer, ou Coconut Shakes. Avec bien sûr Bob Marley en fond musical. Et Dor, dans son sarouel noir, high mais totally hot !
Durant deux heures nous rions au éclats, en faisant des batailles de sauce au chocolat, on ne peut blâmer que les banana pancakes, nous discutons, faisant la connaissance d'autres personnes, et évidemment les israéliens me poussent à faire la Clara's Dance devant tout le monde, chose à laquelle je ne résiste pas. A 21 heures, il faut y aller, notre songthaew va arriver, nous avions négocié deux heures avec lui (l'Amsterdam Bar est isolé, donc si nous n'avons pas de scooter, nous pouvons passer des jours et des nuits sans que personne ne passe par là, donc il faut absolument négocier avec le chauffeur qui vous a amené dans ce coin, une heure à laquelle il viendra vous récupérer).
Prochaine étape : la célèbre pool party du Coral Bungalows qui a lieu quasiment tous les soirs, mais avant on passe se ressourcer et se changer au Cocohut. Sur la route, nous nous rendons compte que notre chauffeur est complètement taré. Mais super drôle. Il se tape des crises de fou rire tout seul. Allez savoir si cette nervosité est dûe à notre état, ou si elle est propre au chauffeur. Du coup, on s'arrête plusieurs fois sur la route, essayant de rabattre d'autres jeunes qui auraient besoin d'un songthaew vers Haad Rin.
Après avoir pris plusieurs songthaews plus agités les uns que les autres, nous arrivons enfin à la Pool Party. Si vous essayez d'imaginer à quoi ça ressemble, regardez une scène de série américaine qui se passe dans une grande maison avec piscine et vous saurez. Donc on arrive pas la piscine, des groupes de jeunes dansant dedans, sur le bord, et à l'intérieur du bar de la piscine, tous badigeonnés de peinture les uns plus que les autres. Nous sommes à peine arrivés que Alicia, Avi et Liav se jettent dans la piscine pour jouer à des jeux des plus débiles avec d'autres jeunes : pyramides, poirier, batailles sur les épaules (avec moi criant de tant à autres Alicia ! Alicia ! pour montrer mon soutien à mon amie), plongeon des épaules, etc. Mes lentilles de contact ayant une réaction bizarre à l'eau de la piscine, je préfère ne pas me baigner. Evidemment, un mec (pas mal en plus) ne peut pas s'empêcher de courir, de m'attraper dans sa course et plonge avec moi dans l'eau. Chiant, vu que je dois retirer mes lentilles, ne voir plus rien, attendre que ça passe, en remettre d'autres, et me faire réconforter par Dor (qui, lui aussi a choisi de ne pas se baigner). So Clara, let's have a drink. On laisse donc les autres faire joujou dans l'eau, il m'offre une bière, on s'assied, on discute, et moi je profite de chaque seconde passée avec lui, je commence à bien l'aimer. Les autres nous rejoignent, let's dance, donc on retourne tous ensemble à l'intérieur, et on danse, on danse, on trouve de la body painting, allez, c'est parti pour une bataille de body painting, j'en profite pour faire comprendre (très subtilement) à Dor qu'il me plait, peignant sur son visage et écrivant mon nom sur son bras ! Maintenant les autres veulent aller se baigner dans la mer, le Coral Bungalow étant sur la plage, pas de problème, hop un petit plongeon histoire de s'enlever toutes les traces de body painting. Puis on retourne dans la piscine. Bon cette fois-ci Dor se baigne, je ne vais pas rester toute seule sur le bord, à les regarder, enfin à LE regarder, je ferai simplement attention à ne pas me mettre de l'eau dans les yeux. Et puis, je ne sais pas comment, mais je me retrouve dans l'eau, à me faire masser les épaules puis les pieds par mon petit crush et c'est là qu'une double révélation m'apparaît devant les yeux, telle un hologramme :
1. Le point G ne se situe pas là où vous pensez, mais sous la plante des pieds
2. Ma proximité avec Dor ne s'arrêtera pas à un simple mais jouissif massage des pieds.
Les mecs ont faim, Alicia aussi d'ailleurs, la piscine ça crève, donc direction la ville qui ne dort pas la nuit, pour un deuxième bon dîner. On s'installe dans le restaurant qui diffuse 24h sur 24 des épisodes de Friends en version originale sous-titrée en anglais. Un peu tous crevés par la pool party (il doit être trois heures du mat'), nous sommes hypnotisés par la célèbre série. Les mecs prennent des pad-thai, Alicia une pizza, et pour ma part, seulement un Coca-Light ; l'amour m'a tellement ensorcelé que mon estomac en est noué. Le serveur oublie le pad-thai de Dor, celui-s'énerve donc part dans le restaurant d'en face manger un snitzchel, beaucoup plus viril ! De là où je me trouve, je peux encore voir Dor. Mais bon, il me manque déjà. Cela me surprend. Un mec qui me manque, c'est grave, ça ne me ressemble pas. Encore plus grave sachant qu'il est à 10 mètres de moi et qu'on se regarde. On s'affronte du regard. Ca y est, je le veux. Comment vais-je faire ? Désemparée, j'envois un texto à mon amie Laura qui est à Paris pour lui faire part de la situation. On fait comment pour draguer ? Si forte habituellement dans ce genre de situation, je ne sais tout d'un coup plus comment m'y prendre. Peut-être parce qu'il me plaît vraiment, peut-être parce que j'ai peur de tout faire foirer. Il va falloir que je me débrouille. Mais c'est aussi ça l'aventure, c'est bon de sentir que tout n'est pas donné, qu'il faut travailler, se creuser les méninges et être des plus originaux. Je vous arrête tout de suite, j'en ai pas vraiment eu besoin. Le décor a été suffisant.
Les autres ne sont toujours pas fatigués, ils veulent retourner sur la plage du Cocohut. Personne. Le grand Kiffe, quoi. On s'installe tous les cinq sur les transats, chacun sur un transat, Dor et moi sur le même. Franchement, je ne me souviens même plus de quoi nous avons commencé à parler puisqu'au bout de dix secondes, Dor et moi nous embrassions, les autres continuant à discuter, jusqu'à ce qu'Alicia se tourne vers moi pour me demander What do you think about it, Clara ? et que les trois autres réalisent que Dor et moi n'avons pas écouté un mot de leur conversation. Bref, ils décident d'aller se promener pour nous laisser seuls, Clara on va au bout du ponton, et moi je n'écoute toujours pas. J'entends seulement le souffle de Dor à quelques centimètres de mon visage, ses mains se perdant dans mes cheveux, son corps contre le mien, les bruit des vagues caressant le sable blanc, les palmiers noirs se fondant dans le ciel, le tout éclairé par la lune, comme un spot dans la nuit.
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