J’ai demandé un Coca-Light ? Je ne me rappelle même plus avoir passé commande…
C’est grave, consommer un coca est devenu pour moi un acte banal. Je ne m’en rends même plus compte. C’est comme fermer la porte de l’appartement, c’est automatique, je n’ai pas besoin de me poser la question, ça arrive, c’est comme ça.
Le vent me glace, mais ça ne fait rien, il y a du soleil et on sent dans l’air quelques pointes de printemps. Je saisit mon verre et aspire le coca qui me glace encore plus, mais ça ne fait rien aussi, les bulles réveillent mes papilles.
Autour de moi, ça grouille de monde. Les gens, de tout âges, finissent de déjeuner, se laissant tenter par un dessert, buvant leur café, ou fumant leur dernière cigarette avant de retourner bosser. Tout le gratin du quartier est là : bobos, travailleurs du coin, journalistes de mode, intellectuels, et aussi quelques étrangers modeux victimes de la fashion week en quête de lieux où ils peuvent exhiber leurs tenues plus extraverties les unes que les autres.
Je croise le regard d’une connaissance, à travers mes lunettes de soleil. On se salue, on se donne des nouvelles sur nos vies respectives, et puis on se rassied chacun à sa place. Je replonge dans mes pensées, en observant tout ce beau petit monde profitant de ces instants légers.
Je suis pleine d’amertume, de mélancolie, mon cœur est triste, et j’ai seulement besoin d’entrevoir un peu de vie pour repartir sur de solides bases. Pour le moment, j’ai l’impression d’être enfermée dans une pièce sombre, et je m’imagine regarder par le trou de la serrure et y trouver, de l’autre côté, un espace rempli de vie, de couleurs, de lumière, d’agitation et de vivacité. Il me faut simplement puiser dans mes forces afin de traverser cette barrière invisible et me retrouver dans CE monde qui est le mien.
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