Les voisins, c’est comme la famille : on les choisit pas. Et, comme la famille, on peut espérer tomber sur des gens sympas. Des gens, avec qui il est cool de cohabiter, avec qui l’on s’entend bien, avec qui l’on n’a pas de différends, avec qui l’on peut même partager certains moments de la vie de tous les jours. C’est comme la famille, je l’avais bien dit. Un voisinage pour moi, c’est un peu comme une grande famille, et c’est pour cette raison que j’ai toujours rêvé d’être amie avec mes voisins.
Je ne pourrais pas déterminer si mon rêve de gosse est dû à l’influence de mes lectures de l’époque (Cœur Grenadine et autres histoires d’amour débiles) ou à mon caractère de vouloir connaître tout le monde. En tous cas, je me souviens que dés mes 11 ans (l’âge où on commence à ouvrir les yeux), j’avais envie d’avoir une copine ou un copain dans mon immeuble. J’imaginais une meilleure amie chez qui je passerais toutes mes après-midi libres, avec qui ce serait ‘A la vie, à la mort’. Ou j’imaginais même un petit copain secret avec qui je pourrais me cacher dans les escaliers. Une vie, dont toutes les ados rêvent !
J’ai eu l’occasion de fréquenter mes voisins, mais ça n’a jamais été comme je l’avais rêvé. Pour commencer, je n’ai jamais eu le même âge que mes voisins. Soit les enfants étaient plus jeunes que moi, soit il n’y avait que des adultes et des couples de retraités. Je pense que la personne de qui nous étions la plus proche était la doyenne de l’immeuble, Mme R., 90 ans, chez qui nous allions manger des gâteaux polonais.
Il y a bien eu Basile, qui était à l’école avec ma sœur, chez qui nous allions jouer de temps en temps, mais il s’entendait surtout avec mon frère. Je me rappelle que nous nous amusions à effrayer sa petite sœur ou à faire courir le lapin nain dans les escaliers de l’immeuble…jusqu’à ce qu’une des voisines nous hurle dessus et nous n’avons plus osé recommencer. Les après-midi avec Basile, c’était fini.
Il y a eu aussi Benjamin, mon amour caché de 6e. Il n’habitait pas dans mon immeuble. Mieux : la fenêtre de la chambre de mes parents donnaient sur sa chambre. Alors, on se faisait coucou de chambre à chambre. J’avais même imaginé construire une passerelle qui relierait les deux chambres l’une à l’autre, bien qu’il habitait au 3e étage, alors que nous étions au 1er. Là aussi, ça n’a pas duré. Un jour, ma grand-mère nous a découvert (ma sœur, ma cousine et moi même). Qu’est-ce que c’est que ces manières ? Ca ne va pas de faire coucou aux garçons ! Benjamin aussi, c’était fini.
Il y a donc bien eu quelques moments sympas, mais il n’ont jamais été aussi intenses que je l’imaginais. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis attachée à la vie d’un immeuble, aux relations entre les voisins. On fait des rencontres n’importe où, alors pourquoi pas sur son lieu d’habitation ?
Ca fait déjà au moins un point en commun. J’aime bien l’idée de pouvoir s’entraider entre voisins, de pouvoir sonner à leur porte à la moindre occasion, et qu'ils osent faire de même à la mienne. Je me suis toujours bien entendue avec mes voisins, mais il n’y a jamais eu d’esprit de « colocation géante » dans l'immeuble.
Jusqu’au jour où…
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